De
Jean-Marie Rouart
Mise en scène
Géraud Bénech
Assistante à la mise en scène
Lucie Muratet
Scénographie
Emmanuel Charles
Lumières
Olivier Oudiou
Costumes
Lucie Guillemet
Avec
Gaëlle Billaut-Danno
Dorothée
Pierre Deny
Commandant de Marbourg
Katia Miran
Mariane
Charles Lelaure
Jean
Pascal Parmentier
Commissaire Angeli
Mai Thánh Nam
Flûtes, percussions, un serviteur
LANGSON – 1950
Dans la petite ville de garnison de Lang Son, proche de la frontière chinoise, cinq personnages en quête d’eux-mêmes se retrouvent soudain face à leur destin – tragique ou médiocre selon leur parcours ou leur caractère – tandis qu’en arrière- plan, le conflit indochinois entre dans sa phase critique avec l’abandon par la France de la forteresse de Cao Bang.
Militaires ou colons, tous attendent le déclenchement inéluctable de la grande offensive vietminh qui se prépare et dont les signes avant-coureurs tiennent la ville en alerte. Pourtant, malgré l’urgence du présent, le passé semble peser
de tout son poids sur les relations qui se tissent entre
les différents personnages.
Que s’est-il donc passé cinq ans plus tôt, à Saïgon,
au Bar de l’Oriental ? Une promesse non tenue, un amour refusé par fidélité à un autre amour, à une cause supérieure, à un enracinement corps et âme dans ce pays si énigmatique… L’engagement politique, l’art, ou l’amour opèrent ici comme autant d’idéaux, parfois illusoires et pour lesquels certains iront jusqu’à sacrifier leur vie.
Les situations vécues par les personnages trouvent un écho singulier dans ce grand rendez- vous manqué de l’Histoire que fut la guerre d’Indochine. Comment donner un sens à ses choix, à ses actes et plus largement son existence, lorsque tout se désagrège autour de soi et que, selon le point de vue adopté, trahison et fidélité finissent par désigner un seul et même engagement ? Que faire de nos rêves, de nos désirs lorsque suite à un échec ou par faiblesse de caractère nous les laissons inassouvis ?
Au croisement du politique et de l’intime, Le Bar de l’Oriental revisite les questionnements existentiels qui ont traversé le XXe siècle et que vient raviver le retour impromptu de la guerre dans notre présent.
NOTE D’INTENTION DU METTEUR EN SCÈNE
L’an dernier, à l’occasion de la troisième édition des 3 Coups de Jarnac, Pierre Bonnier m’a confié l’organisation de
trois lectures parmi lesquelles Le Bar de l’Oriental. La pièce, lue par cinq comédiens dans le cadre inspirant de l’Orangerie de Bassac, invitait déjà à un voyage. Voyage dans le temps, l’année 1950 et le contexte d’un conflit indochinois, mais surtout dans l’espace, dans ce Nord Tonkin dont le texte de Jean-Marie Rouart nous laissait imagi- ner les paysages (enchaînements de mon- tagnes en plans successifs, se perdant progressivement dans la brume, rizières en terrasses, nuances infinies de verts) ainsi que la chaleur saturée d’humidité, la torpeur tropicale enveloppant les êtres et les choses.
Suite à cette lecture, rendez-vous a été donné pour en proposer un spectacle théâtral. À tout point de vue, il s’est agi d’un défi ! Nous l’avons tous relevé.
Aujourd’hui, un an après, il s’agit de donner corps à ces images et des corps à ces mots.
L’équipe des comédiens a été quelque
peu modifiée et un musicien vietnamien (flûtes traditionnelles et tambour) est venu la compléter, ajoutant une dimension poétique à la pièce.
Sur le plateau, décors, costumes, éclairages et univers sonore se conju- gueront pour restituer l’impression de ces paysages, de cette lumière, de cette architecture, cette période de « fin d’un monde » à l’atmosphère si particulière et dans laquelle j’aimerais que le spectateur se sente immergé.
Jean-Marie Rouart de l’Académie française, est né en 1943.
Auteur de plusieurs romans dont Avant Guerre, prix Renaudot 1983, il a dirigé de Figaro Littéraire pendant vingt ans.
Il a été élu à l’Académie Française en 1997.
Sa précédente pièce, Gorki, l’Exilé de Capri, a été montée à l’espace Cardin par Jacques Rossner avec Roger Planchon et Marie Christine Barrault.