Mise en scène et adaptation Victor O’Byrne
Assistant mise en scène Emmanuel Gaury
Avec (par ordre d’apparition) :
Victor O’Byrne,
Arthur Cachia,
Emmanuel Gaury,
Justine Vultaggio,
Estelle Haas,
Oscar Voisin,
Pierre Delcambre
Corinne Zarzavatdjian
Pour ma première mise en scène, j’ai voulu servir ce monument du théâtre français en défendant au plus près les personnages et leurs situations dans un décor sobre et authentique. Cette pièce me fascine depuis que je l’ai découverte, du fait de la beauté de son texte, la puissance de ses propos et l’épaisseur de ses personnages. Ma volonté est donc d’aller au bout des intentions et de mettre en avant l’amour, les douleurs et les haines qui émanent des situations.
Je souhaite mettre en lumière la relation entre les personnages, le rapport de l’Homme face à sa volonté d’idéal qui ne peut exister puisque la nature est ainsi faite. Philinte le dit à Alceste :
« Le monde par vos soins ne se changera pas ». Philinte est pour moi le vrai misanthrope de la pièce, il est résigné, ne se fait plus aucune illusion sur la nature de l’Homme, tandis qu’Alceste voudrait que les Hommes changent, comme si naïvement il était convaincu que quelque chose pouvait être sauvé.
Alceste, malgré toute son amertume, nous fait rêver, puisqu’il croit encore à des chimères,
on retrouve en lui la part d’enfance que nous avons toutes et tous en nous qui rêvons d’un monde parfait, sans expérience, sans maturité. Philinte est là pour essayer de le ramener à la réalité.
Mais Alceste est aussi un miroir de notre part de fatuité, puisqu’il a la prétention de croire que les Hommes peuvent changer à son contact. Célimène, dont il est fou amoureux, en est le parfait exemple : il pense que son amour permettra à cette dernière de ne plus se prêter au jeu d’une hypocrisie mondaine.
La pièce a ceci de formidable qu’elle est le miroir de nos ambivalences en Amour, en Amitié et de notre Morale.