UNE PLUIE DE MOLIÈRES ANNONCÉE CET ÉTÉ À JARNAC

Le festival « Les 3 coups de Jarnac » revient pour une deuxième édition. Avec le soutien, cette fois, de Grand Cognac et des pièces dans de nouveaux lieux.

« Je vois bien les différents espaces scéniques. Ici, la maison de Marianne. Là, l’auberge que l’on matérialisera avec une table et des tonneaux. Et derrière, l’église qui permettra de mettre en valeur l’ancienne chapelle. » Mission repérage, vedredi dernier, au château de Bouteville, pour le metteur en scène parisien Stéphane Peyran. Le 1er août, il présentera « Les Caprices de Marianne », d’Alfred de Musset, dans le cadre de la deuxième édition du festival « Les 3 coups de Jarnac ». Une pièce qu’il a créée en 2015, mais qui n’a « pas tourné autant qu’on le souhaitait. On est huit sur scène, en costumes d’époque. C’est assez lourd… Des gens audacieux comme Pierre Bonnier, il y en a de moins en moins. »

Pierre Bonnier, le producteur de théâtre ancré en Charente, qui a décidé de lancer, l’été dernier, son festival sans aucune aide des collectivités. L’événement a fait mouche. Au point que l’homme d’affaires peut remettre le couvert, cette année, avec le soutien de Grand Cognac – l’agglo a décidé de lui attribuer 15.000€ (1) – et de certaines municipalités. « C’est un festival magnifique, de grande qualité », plaide Nicole Roy, vice-présidente de Grand Cognac, ravie d’accueillir, sur son territoire, « le seul festival de théâtre de Charente ». « Les 3 coups de Jarnac » feront d’ailleurs une incursion sur sa commune de Bassac avec une représentation de « On ne badine pas avec l’amour ». Alfred de Musset, toujours.

Pierre Bonnier n’a pas mis longtemps à imaginer « Les Caprices de Marianne » dans la cour du château de Bouteville, haut lieu de Grand Cognac, repéré aussi par Stéphane Bern. La pièce sera d’ailleurs donnée dans le cadre des rendez-vous du patrimoine proposés par l’agglo, une semaine après le mapping prévu au château.

L’organisateur annonce aussi une pluie de Molières sur le reste du territoire, entre le 28 juillet et le 14 août, avec quasiment un spectacle chaque soir. « Marie Des Poules – Gouvernante chez George Sand », doublement récompensée en 2020, ouvrira le festival à l’auditorium de Jarnac, qui recevra quelques jours plus tard « Le visiteur » d’Eric-Emmanuel Schmitt. « L’un de nous deux », dialogue entre Léon Blum et Georges Mandel, imaginé par Jean-Noël Jeanneney, sera joué dans les jardins de la maison natale de François Mitterrand. Maxime d’Aboville (Molière du comédien en 2015) devrait donner deux représentations à l’abbaye de Châtres, à Saint-Brice. « On aura aussi le très beau “Mademoiselle Molière” ou encore “Looking for Beethoven”, écrit et interprété par Pascal Amoyel », annonce Pierre Bonnier.Des créations locales « de très bon niveau »

Pour ce deuxième acte, « j’ai voulu alterner des pièces renommées et des créations, glisse-t-il encore. J’ai aussi intégré des créations locales, à condition qu’elles soient de très bon niveau. » à Sigogne, les jardins de la Quantinerie recevront ainsi la compagnie locale « La Part des Anges » pour une pièce intitulée « Le Pingouin ». « Le Roman de Renart », « critique extraordinaire de la société », sera joué au même endroit. Gondeville et Bourg-Charente auront, elles aussi, leur pièce.

« C’est une édition très étendue, ambitieuse et de qualité », se réjouit Pierre Bonnier, qui garde sa politique tarifaire. à 12€ l’entrée, ses spectacles se veulent le plus accessible possible. Au grand air, souvent. Avec des jauges plutôt restreintes. De quoi coller aux règles sanitaires et aux attentes des spectateurs.

(1) C’est la cinquième association la mieux aidée par l’agglo. Pour la culture, Grand Cognac a décidé d’attribuer, cette année, 25.000€ à l’Avant-Scène; 20.000€ à Blues Passions; 17.000€ à Littératures européennes; 16.000€ à Polar le festival. Derrière Les 3 coups de Jarnac, les Abattoirs toucheront, eux, 10.000€.

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